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La RE2020 suscite toujours de vives contestations

Publié le 25 janvier 2021

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La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020) n'a pas fini de faire parler d'elle, et pourrait bien être encore repoussée. Si le gouvernement compte pour sa part maintenir sa ligne initiale, des voix s'élèvent toujours concernant le choix du « tout électrique » pour les futurs logements neufs. Ce vendredi 22 janvier, 17 associations ont ainsi envoyé une lettre aux parlementaires, les appelant à réagir face au gouvernement, et à modifier le projet de texte actuel.
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Alors que la ministre de la Transition Ecologique Barbara Pompili réaffirmait ce vendredi 22 janvier son ambition de maintenir la RE2020 excluant notamment le gaz des futurs logements - en l'état, 17 associations envoyaient le même jour une lettre aux parlementaires, leur demandant d'intervenir « au plus vite » afin de suspendre la mise en place de l'actuel projet de RE2020, et inciter le gouvernement à organiser « une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs ».

 

L'électricité arbitrairement favorisée ?

 

Selon ces 17 associations – parmi lesquelles on retrouve le CLER, la FEDENE, AMORCE, Energie et Avenir ou encore Coénove - l'actuel projet de RE2020 favoriserait injustement le chauffage électrique, sans aucune raison scientifique objective :

 

« Cette orientation s’appuie notamment sur une évaluation contestable du contenu CO2 de l’électricité pour le chauffage qui a été artificiellement abaissé à une valeur de 79 g CO2/kWh contre 210 g CO2/kWh aujourd’hui dans le label E+C-, (146 g CO2/kWh selon la méthode ADEME), alors qu’en période de chauffage les moyens de production et les importations électriques sont beaucoup plus carbonés que le reste de l’année », regrettent notamment les signataires.

 

Le tout électrique : un risque pour les ménages français

 

Pour eux, le manque de prise en compte d'un mix énergétique équilibré menacerait directement l'industrie française et les ménages français, avec notamment une augmentation de leurs factures d'énergie, alors même que le prix de l'électricité a déjà augmenté de +50 % en dix ans.

 

Autre point d'inquiétudes : le pic de consommation hivernal. Les signataires s'inquiètent en effet de la généralisation de l'électricité dans le neuf. Selon eux, cette orientation prise par le gouvernement ne fera qu'accroître les risques liés à la pointe thermosensible – « la plus importante d'Europe », soulignent-ils.

 

Revaloriser la biomasse, la boucle d'eau chaude, et les réseaux de chaleur urbain

 

Pour ces associations, le privilège accordé à l'électricité serait totalement arbitraire, et manquerait par ailleurs l'objectif initial, à savoir la décarbonation du chauffage. Les signataires rappellent notamment l'importance de prendre en compte la biomasse et le biogaz, mais aussi les réseaux de chaleur urbains et la boucle d'eau chaude pour favoriser les énergies renouvelables dans le mix énergétique français. Des technologies d'avenir en plein essor, et vectrices de croissance pour l'industrie française :

 

« En l’état, le texte ne permet même pas l’usage de toutes les ressources provenant de la biomasse (comme les déchets ou le biogaz) car il ne fait pas toujours la distinction entre le carbone fossile (extrait du sous-sol) et le carbone biogénique (qui est déjà présent dans l’environnement et dans la biomasse). Pourquoi exclure des énergies renouvelables produites localement et qui reposent sur un savoir-faire industriel français et européen ? », s'interrogent alors les signataires.

 

Pour rappel, la RE2020, déjà repoussée en raison de la crise, devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2021, mais sa mise en oeuvre suscite encore de nombreuses inquiétudes parmi les acteurs de la construction, qui évoquent des risques de surcoûts.

 

Claire Lemonnier

Photo de une : Adobe Stock

 

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