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Femme dans le bâtiment : « On se sent de plus en plus à notre place »

Publié le 07 mars 2022

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L’année dernière, Batiweb était partie à la rencontre de Camille Huguel, jeune apprentie en charpente-bois. Dans son interview, Camille revendiquait notamment que les femmes étaient toutes capables de réussir, et ce dans n’importe quel corps de métier. Seule femme de son entreprise (Griffet Sarl), elle avait pour ambition de devenir cheffe d’équipe, et pourquoi pas de créer sa propre structure. Un an plus tard, Camille nous accorde une seconde entrevue. L'occasion de faire un point sur son évolution.
Femme dans le bâtiment : « On se sent de plus en plus à notre place » - Batiweb

Il y a un an pile, vous étiez apprentie en charpente-bois. Où en êtes-vous aujourd’hui ? 

 

Camille Hugel : J’ai obtenu mon Brevet Professionnel l’an passé en charpente-bois, et j’ai décidé de poursuivre sur un CAP Couvreur Zingueur que j’effectue en 2 ans, toujours en alternance. Je ne suis donc pas devenue cheffe d’équipe mais ça reste évidemment un de mes prochains objectifs. J’ai eu la chance de rester dans le même établissement, cela m’a permis de garder mes habitudes. Par contre, je suis toujours la seule femme de cette entreprise à travailler sur les chantiers ! 

Votre projet de création d’entreprise est-il toujours d’actualité ? 

 

C.H : Bien sûr, en charpenterie et en couverture zinguerie. Cependant, je souhaite acquérir bien plus de connaissances afin d’être plus à l’aise sur les chantiers, de pouvoir m’adapter à chaque difficulté que l’on peut rencontrer. Il faudra que je travaille davantage, mais c’est un projet qui, je l’espère, finira par aboutir.

Comment avez-vous réussi à vous imposer dans un secteur traditionnellement réservé aux hommes ?

 

C.H : Selon moi, il faut rester naturelle, et avoir l’amour du métier. Le tout est de savoir poser des questions, savoir prendre quelques initiatives et travailler évidemment. Je pense que les hommes peuvent parfois être réticents à l’idée de travailler avec une femme, ils ne savent pas trop comment se comporter ou comment discuter. Pour ma part, j’essaie de désamorcer cette gêne avec de l’humour, et puis ça permet également de casser la barrière apprenti(e)/chef(fe) d’équipe, et Femme/Homme. 

Quelles sont les difficultés auxquelles vous devez faire face encore aujourd’hui ?

 

C.H : Les difficultés sont quasiment restées les mêmes. Je parle notamment de la force, même si aujourd’hui ce n’est pas forcément un frein car nous avons pas mal de moyen de levage. Je pense que cela reste et restera un point faible dans ce genre de métiers, pour nous les femmes. Même si avec le temps nous développons évidemment plus de force, cela reste parfois compliqué.

Remarquez-vous une évolution du secteur du BTP par rapport à la place des femmes ?

 

C.H : Une fois, il m’est arrivé d’arriver sur un chantier, accompagnée de mon chef d’équipe, et j’ai tout de suite compris que le client ne s’attendait pas à voir une femme. Dans ces cas-là, je pense qu’il faut juste le rassurer comme on peut. Pour ma part, quand j’arrive en chantier, ces derniers sont de moins en moins surpris à l’idée de voir une femme à ce poste, et plus généralement, sur un chantier. Chaque jour, je remarque une petite évolution et c’est particulièrement plaisant car on se sent de plus en plus à notre place !

 

Propos recueillis par Marie Gérald 

Photo de Une : Camille Hugel 

 

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